Alternatives Economiques, HS n°19
Dans le guide Hors Série pratique n°19, publié en partenariat avec le Conseil de l'Europe, Alternatives Economiques revient sur les initiatives citoyennes en Europe. Je suis cité en tant qu'enseignant en "méthodes du lobbying européen" dans le chapitre "Lobbying, mode d'emploi". Voici l'extrait qui me concerne :
Veille législative
Le fait que des ONG pratiquent le lobbying peut choquer en France, mais pas au Royaume-Uni, en Allemagne ou en Belgique. « Alors que la culture politique française repose sur l’idée d’un intérêt général uniquement incarné par le législateur, celle des institutions de l’Union est au contraire fondée sur le compromis entre des intérêts divergents », analyse Ludovic Bu, enseignant en communication politique et publique à l’université de Créteil.Les ONG réussissent ainsi à influencer en amont les politiques publiques, beaucoup de textes votés par les parlements nationaux étant en effet des transpositions de décisions européennes. Pour cela, elles assurent une veille législative qui requiert la présence d’une
structure permanente, véritable travail de fourmi pour identifier parmi les projets de directive ou de règlement ceux susceptibles de porter préjudice aux intérêts qu’elles défendent ou de faire avancer leurs revendications.Elles doivent ensuite faire connaître ces revendications auprès des fonctionnaires de la Commission et des eurodéputés, par la participation aux auditions publiques de la Commission ou du Parlement, l’organisation de colloques, de cocktails, de visites de terrain et d’actions médiatiques.
Etape par étape
En pratique, la Commission européenne est l’espace de lobbying le plus important. « Le processus décisionnel de l’Union laisse une grande place aux ONG pour exprimer leurs positions », explique Ludovic Bu. Première cible des lobbyistes : les livres verts. Publiés par la Commission européenne, ils représentent une étape de réflexion préliminaire avant un projet de directive ou de règlement. Après une audition des parties intéressées, dont les ONG, la commission publie un livre blanc avec un ensemble argumenté de propositions d’actions communautaires.Parmi ceux qui ont fait l’objet d’un lobbying associatif actif, «La responsabilité environnementale» (février 2000), la « Stratégie pour la future politique dans le domaine des substances chimiques » (février 2001, qui concerne le projet de règlement Reach, Registration, Evaluation and Authorization of Chemicals) et les « Services d’intérêt général » (mai 2004). La Commission peut ensuite proposer un projet de texte au Conseil de l’Union et au Parlement européen. Ce dernier est le lieu des actions de lobbying les plus médiatiques. « Tous les journalistes qui couvrent l’actualité européenne sont présents à Strasbourg lors des séances plénières du Parlement. C’est là que les actions de lobbying peuvent acquérir la plus grande visibilité », analyse Ludovic Bu.
Vous pouvez retrouver l'ensemble du guide pratique en ligne sur le site du Conseil de l'Europe.
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