Régulièrement, en écoutant la radio, je m'énerve contre les raisonnements à l'emporte-pièce de certains journalistes, qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Je n'aime pas être branché sur Radio Café du commerce lorsque j'écoute le service public !
Tout comme je ne peux rester sans réagir lorsque dans des discussions, avinées ou non, des jugements caricaturaux sont lancés avec un regard plein de certitudes par des gens qui en manquent, justement. Les blogs en sont pleins, car il est d'autant plus simple d'asséner des fausses vérités rassurantes lorsqu'on n'a pas de contradicteur...
Aujourd'hui, je réagis au billet d'humeur de Nicolas S., intitulé "Envol de la bêtise", dans lequel on apprend que vouloir avertir les utilisateurs d'avions de leur contribution au risque climatique reviendrait à être contre les vacances ! Et aussi qu'il faudrait informer les buveurs de lait de vache de l'impact en CO2 de leur boisson. D'où ma réaction écrite suivante, postée sur son blog en commentaire, et donc reproduit ici :
"Ah, je suis heureux de retrouver les analyses à la massue (non, à ce niveau là, ce n'est plus une serpette) de Nicolas S. Selon ce dernier, adepte du politiquement caricatural (le politiquement incorrect, ce n'est pas cela), si on ne dit pas blanc, c'est donc qu'on est pour noir. Nicolas, à 40 ans, il serait temps de se rendre compte que le monde est -légèrement- plus complexe, et qu'il existe toute une palette de gris !
Dans ce billet, Nicolas nous explique que si on est pour avertir les utilisateurs d'avion du danger qu'ils représentent pour la planète (et donc pour eux-mêmes, leurs enfants et leurs proches), c'est qu'on est contre les vacances. Ben non. On peut être pour des vacances moins loin (donc sans besoin de prendre l'avion). Ou, à minima, pour que les utilisateurs d'avion compensent leur déplacement en CO2 (ce qui ne retire rien à tous les autres polluants produits par les avions, mais c'est mieux que rien).
Pour ma part, je suis pour qu'on avertisse les utilisateurs d'avion du danger qu'ils nous font courir, tout en ne limitant pas la possibilité de les prendre, ces mêmes avions. Et en intégrant dans le prix du billet la compensation carbone. Comme le fait Voyageurs du Monde ! Et je suis pour les vacances. A fond, même, puisque je prône la diminution drastique du temps de travail ! Justement pour qu'on puisse plus se reposer. Et accessoirement se frotter les uns aux autres (ce qui ne créé pas de CO2, soit dit en passant).
Quant aux vaches, il se trouve que des gens comme Mc Donalds (un modèle d'écolos barbus s'il en est -sic-) réfléchissent à limiter la place du boeuf dans leurs menus, pour en remplacer une bonne partie par des sandwichs au poulet, tout en changeant les sources nutritionnelles de leurs boeufs et vaches, justement pour diminuer les émissions de CO2 liées à leurs activités (la restauration ET les pets de vaches). Et, à titre individuel, on peut effectivement remplacer le lait de vache par du lait de soja ou de riz. Tout aussi désaltérant, mais avec un bilan CO2 nettement meilleur !"
Ludovic
PS : La compensation CO2 des billets d'avion est déjà proposée par British Airways, SAS, Lufthansa ou Easyjet (tout en promouvant les vols courtes distances, les pires en matière de bilan environnemental; schizophrénie, quand tu nous tiens...).
Et plutôt qu'empêcher 823 vaches de pêter pendant une année, on pourrait enfermer notre Président dans son palais présidentiel, ce qui reviendrait au même niveau émission de CO2, mais ne limiterait pas les libertés individuelles de ces 823 êtres vivants. Sans parler du calme médiatique retrouvé pour des millions d'autres. Mais cela n'a pas grand chose à voir.