Depuis quelques mois, tous les constructeurs regorgent de projets de mise sur le marché de voitures électriques. A tel point que ces dernières sont presque devenues l'alpha et l'oméga de l'avenir de l'industrie automobile, la nouvelle solution ultime. Rappelons pourtant que les premières voitures électriques remontent... au 19è siècle ! Et puis, une voiture électrique est seulement un moindre mal par rapport à une voiture à moteur thermique. Car subsistent quelques problèmes, et pas des moindres.
Outre la source nucléaire de l'électricité en France (est-il vraiment possible de gérer "intelligement" les déchets nucléaires ? Sachant que les plus dangereux sont là pour des milliers d'années...), se pose le problème que dans l'état actuel de la circulation, si toutes les voitures passaient à l'électrique, il faudrait deux ou trois EPR de plus pour répondre à la demande. Ou bien il faudrait couper le chauffage de nombreux foyers... Un peu le même dilemme qu’avec les agro-carburants, en somme (manger ou conduire, il faut choisir).
Se pose aussi le problème de la place que prennent les voitures sur les territoires urbains. Dans la plupart des métropoles françaises, 70 à 80% de l'espace public est occupé par les routes, au détriment d'espaces de vie (trottoir, parcs, terrasses de cafés, terrains de sports, etc).
Enfin, et ce n'est pas neutre, la voiture contribue très fortement à l'étalement urbain. Or, celui-ci provoque une bonne part des problèmes de CO2 et autres polluants. Car en permettant l'accroissement des distances à parcourir, notamment sur les trajets domicile / travail mais aussi pour les loisirs, la voiture (et les lignes de TGV, RER, TER, etc) contribue fortement à augmenter la demande énergétique, et donc les pollutions.
Non, ce qui reste à inventer, c'est la non-voiture... Ou plutôt « la non dépendance aux déplacements ». C'est à dire une ville dans laquelle on pourrait se passer à 90% de moyens de transports lourds, car tout serait à des distances parcourables à pied ou en vélo (éventuellement en scooters ou voiturettes électriques). Et pour les 10% restant, quelques réseaux de transports en commun rapides et confortables et des voitures en autopartage. Voilà ce qui est réellement l'avenir vert !