Très régulièrement, je m'élève contre l'usage abusif du terme "pris en otage",
par des voyageurs qui se plaignent d'avoir été coincés dans un train en
berne en rase campagne, immobilisé par une rupture de catenaire ou tout
autre avatar de problème technique ferroviaire. Ne parlons pas des grèves (de transports, d'école, de poste, etc.), pendant lesquelles chacun y va de sa galère (mais où étaient donc les fouets et les rames ?) ou de, là encore, sa prise d'otage par les méchants grévistes. Sans parler de ce marronnier d'été où l'on voit des vacanciers ne pas pouvoir partir à l'autre bout du monde, à cause de grèves (ou de volcan islandais) dont ils seraient otages...
Rappelez-moi, les méchants grévistes en question ont-ils enlevé de
force les voyageurs qui se massent le matin sur les quais des gares ?
Les ont-ils emmenés dans des cachettes recluses, en menaçant de les tuer
si augmentation n'était pas accordée ? En ont-ils violés certains ? Quant à la galère, rappelons qu'il s'agit de la "peine de ceux qui étaient condamnés à ramer sur les galères du roi" (1). Il faut faire attention à ce que les mots veulent dire. A force de crier au loup, vous connaissez la suite.