Débattre du nucléaire, en réclamant son abandon progressif, serait "indécent" selon ceux qui ont refusé le débat les premiers jours qui ont suivi le tremblement de terre japonais. Lorsque cela fait quarante ans pour certains, vingt en ce qui me concerne (avant, j'étais un peu jeune), cela parait normal. Par contre, que certains comme Henri Guaino, conseiller de notre Président de la République, aient le toupet de déclarer que la situation au Japon "devrait plutôt favoriser notre industrie nucléaire par rapport aux industries d’autres pays où la sécurité est passée au peu plus au second plan" est d'un cynisme bien plus indécent !
Cette controverse étant stérile, revenons à l'essentiel : qu'en est-il vraiment de la situation ? Notez que l'accident a finalement été qualifié de "catastrophe" par le gouvernement français et que Günther Oettinger, le Commissaire européen à l'Energie, a lui parlé "d'apocalypse" ! De mon côté, je n'ai pas toutes les clefs pour expliquer. Et d'autres le font nettement mieux que moi. Alors, je vous propose une petite série de liens pour saisir la réalité de ce débat sur la manière dont la question a été abordée ici ou là.
épisode 0 : François Morel évoque avec humour la controverse, et quelques autres batailles. Le lien.
épisode 1 : soyez comme les petits Japonais, sachez-le, le nucléaire, c'est caca ! Le lien
épisode 2 : "Le nucléaire : le moyen le plus dangereux de faire bouillir de l’eau". Un très bon article de Bernard Laponche, un polytechnicien et docteur ès sciences en physique des réacteurs nucléaires (un dingue écolo qui ne connait pas le sujet, en somme ;-). Le lien.
épisode 3 : au Japon, les éoliennes offshore ont résisté et fonctionnent. Elles alimentent même Tokyo en ce moment. Mais c'est une source d'énergie pas fiable, nous expliquent les pro-nucléaires (sic)... Le lien.
Enfin, et surtout, je voudrais souligner l'essentiel : l'énergie qui pollue le moins est celle qu'on n'utilise pas, et donc la première piste à creuser n'est pas le remplacement du nucléaire par autre chose, mais les économies d'énergies. Un discours malheureusement trop peu entendu dans les médias ou la bouche des politiques. Alors que, par exemple, 8% de l'énergie utilisée en Europe l'est pour... des appareils en veille ou des bureaux qui restent allumés la nuit (1) !
L'efficacité énergétique comme piste pour sortir du nucléaire, en voilà une idée intéressante. Surtout au moment où toutes les énergies voient leurs prix grimper vertigineusement.