Parta Dialogue, agence spécialisée dans l’engagement des marques et des organisations dans les réseaux sociaux, a réuni le 22 novembre 2011 les acteurs de la mobilité durable sur sa plateforme multimédia Eco-mobilite.tv. Au programme, quelles solutions et quelles innovations pour 2025 ? Le Nouveau Consommateur, le magazine de la consommation responsable résume les échanges.
Le texte de l'article, sans la mise en page, plus lisible pour certains :
Le parc automobile français, estimé à 37 744 000 de véhicules au 1er janvier 2011*, est responsable de plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. De quoi faire réfléchir les principaux acteurs de l'éco-mobilité, pouvoirs publics, entrepreneurs et collectivités, sur cette problématique sociétale et environnementale.
Parta Dialogue, agence spécialisée dans l’engagement des marques et des organisations dans les réseaux sociaux, a réuni le 22 novembre dernier les acteurs de la mobilité durable sur sa plateforme multimédia Eco-mobilite.tv. Au programme, quelles solutions et quelles innovations pour 2025 ? Grâce aux dialogues interactifs sur la Web TV Eco-mobilité.fr lors du débat, plusieurs idées ont émergé, d'autres innovations ont été présentées (cf. vidéo ci-dessous). Par ailleurs, un sondage réalisé par Eco-mobilite.tv auprès de 106 inscrits est venu mettre en relief les attentes des citoyens. A la question « Quelle sera la solution de mobilité phare en 2025 ? », 38 % des sondés ont répondu « l’intermodalité », concept qui implique plusieurs modes de transports au cours d’un même déplacement. L’utilisation de transports publics de qualité arrive en deuxième position avec 20 % des voix, alors que l’autopartage (8 %) et la voiture électrique (6 %) n’ont pas eu la faveur des sondés.
Autopartage, Blue Car … et voitures vertes ?
Pourtant, les concepts de la voiture électrique et du partage de véhicules commencent à se faire une place dans les villes françaises. Paris lance dès le 5 décembre 2011 la formule Autolib avec ses Blue Cars électriques conçus par le groupe Bolloré (ce qui a valu au groupe d’être égratigné par les Prix Pinocchio pour sa pratique de « green washing »). Moyennant quelques euros (7 € par demi-heure et 10 € d’abonnement journalier. 15 € par semaine), il sera possible de louer l’un des 250 véhicules mis en service dans 75 stations. Un dispositif de 6000 bornes de recharges est également prévu. Pour Ludovic Bu, auteur de l'ouvrage « Les transports, la planète et le citoyen », "Autolib est une très belle idée sur le papier, mais il ne répond pas à une problématique majeure : comment fait-on pour substituer un mode de déplacement à un autre, plutôt que d’empiler les modes de déplacement ?" Lui aurait voulu plus d'audace : mettre des dizaines de milliers de véhicules éléctriques en circulation, en rendant de nombreuses rues de la capitale inaccessibles aux véhicules à essence, hormis les véhicules de secours.
A Lyon, l'autopartage existe depuis 2003, sur le même modèle que le vélib, à la différence que les voitures fonctionnent au carburant. Le dispositif Car2go, mis en place à partir de janvier 2012 dans la cité rhodanienne, simplifiera le concept en rendant les véhicules accessibles directement sur la voie publique (pas besoin de courir après une station). Pour le sociologue Bruno Marzloff, "la voiture en partage va dans le sens de l’histoire, donc elle marchera. On ne peut pas faire autrement que de trouver des solutions de productivité de la voiture." A ce titre, la voiture partagée semble une solution qui fait l'unanimité, bien que les concepts mis en place n'en soient encore qu'à leur balbutiement. Et encore faut-il que les voitures soient les plus écolos possible, ce qui n'est pas le cas de celles proposées à Lyon...
Un partenariat 100 % électrique
Depuis le 9 novembre 2011, la SNCF et l’agence de location de voitures AVIS expérimentent un nouveau partenariat de mobilité 100 % électrique : les voyageurs entre Paris et Marseille peuvent combiner l’achat d’un billet de train à la location d’une voiture électrique, disponible en gare de Paris (6 véhicules) ou de Marseille (4 véhicules). "Cela fait plus de 25 ans que nous pratiquons la plurimodalité en partenariat avec la SNCF. Nous voulions proposer à nos clients un concept plus écologique", explique Sonia Barrière, directrice marketing chez Avis. Pour l'instant, il est "difficile d'évaluer le succès" du concept, lancé il y a tout juste trois semaines, mais "les retours des clients sont déjà très bons", poursuit Sonia Barrière. Confort de conduite, moteur silencieux, voiture moins polluante, les motifs de satisfaction sont nombreux. Le prix est lui aussi très attractif : la location du véhicule se chiffre à 35 euros la demi-journée et 75 pour la journée, sans frais d'essence bien sûr (10 euros plus cher pour une location sans billet de train). L'intermodalité, une solution économique et écologique ? On a envie d'y croire. Ce qui est sûr, c’est que le ferroviaire ne représente que 2 % des émissions de CO2 dues aux transports, et tend à réduire encore ce chiffre en testant de nouveaux concepts. Aux particuliers motorisés de prendre le train en marche.
Thomas Roure
*Chiffre fournie par le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA)
**Robin Chase, fondatrice du service d’autopartage entre particulier Buzzcar ; Bruno Marzloff, sociologue et fondateur du Groupe Chronos, un « laboratoire des mobilités innovantes » ; Ludovic Bu, blogueur et coauteur de l’ouvrage « Les transports, la planète et le citoyen » ; et Eric Merle du groupe Renault, ont animé les débats sur www.eco-mobilite.tv.
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