Le géant du jazz qui plane était de passage au Café de la Danse, à Paris, ce 20 janvier. Et on se demandait ce que sa musique très éthérée, héritière du phrasé rapeux et allangui de Miles Davis, allait bien pouvoir donner sur scène. Car, oui, confessons-le, nous n'avions jamais vu le Norvégien en live jusqu'ici, bien que de longue date grand amateur de sa musique.
Arrivé en plein concert à cause d'un problème au boulot, quelle ne fut notre surprise de subir des sons à plus de 105dB, une guitare saturée et une batterie couvrant toute velléité de faire sonner la trompette de Nils Petter Molvaer.
Et puis, lorsqu'on vit dans ces contrées ou les saisons durent six mois, ou le temps semble suspendu, on a parfois envie de s'évader, de prendre un bateau et de glisser sur l'eau pour parcourir d'autres ambiances. Alors, du jazz, on glisse vite au métal, les sons devenant durs et lourds, ou vers un rock psychédélique, tout aussi enflammé. Et finalement, qu'on soit scandinave ou non, on se laisse emporter par ce magma finement ciselé, même si certains passages ont pu nous sembler difficiles. C'est promis, nous n'attendrons plus dix ans avant d'aller revoir le norvégien sur scène !