Tribune rédigée avec Gaël Soreau, animatrice du site moinsvite.com
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Le coût actuel du foncier à Paris, pousse les ménages à accéder à la propriété en périphérie. En moyenne, pour acheter 55m2 à Paris, soit environ un bien de 450.000 euros, il faut désormais gagner 8.000 euros net en couple, avec un apport de 150.000 euros. Rembourser 1.000 euros par mois sur 25 ans permettait d’acheter un 52 m2 à Paris il y a dix ans, contre 23m2 aujourd'hui ! Conséquence, les candidats (plus très nombreux) se déportent vers les couronnes, attirés par des terrains et des logements bien moins chers.
L'étalement urbain qui gangrène ces zones bien moins chères, certes, mais également bien moins pourvues en emplois et en transports publics que la capitale, occasionne de facto davantage de déplacements toujours plus longs et plus nombreux.
Les trajets quotidiens en voiture se multiplient et s’allongent. Une personne seule dans sa voiture fait en moyenne 30km par jour pour aller travailler, avec pour conséquences : congestion du trafic et pollution sous toutes les formes.
Autre conséquence, l’artificialisation des sols prend des dimensions tout à fait préoccupantes. Parkings et routes représenteraient à eux seuls 37% de la surface du territoire français. A une emprise au sol déjà considérable viennent s’ajouter des coupures artificielles dans des milieux naturels empêchant ainsi des connections entre écosystèmes et une mise en péril de la circulation des espèces. Les territoires ainsi découpés et sans continuité écologique entravent fortement des habitats vitaux pour certaines espèces de notre écosystème.
Bref, on le voit bien ici : le coût du foncier, qui atteint des sommets inégalés, provoque une cascade de problèmes sociaux et environnementaux. Depuis des années, la quasi seule réponse des décideurs a été de construire plus de routes et de transports en commun. Et si, un jour prochain, on s'attaquait au problème du coût du logement par des mesures fiscales ou d'aides au logement ou encore d'investissements massifs dans du logement plutôt que de planifier des lignes de métro supplémentaires, fussent-elles grandes et express, ou des kilomètres de TGV en plus qui permettent plus de déplacer le problème que les gens concernés par celui-ci ?