Bertrand Burgalat sort son nouvel album, qui n'est pas sans lien avec "Mes mauvaises fréquentations" de Katerine, l'un de mes albums cultes dont Burgalat fut arrangeur et interprète. Mais "Toutes Directions" n'est pas une copie du précité. Dans cet album, on tapote du pied avec bonheur sur des ritournelles sucrées, on s'évanouit sur des chansons mélancoliques ou romantiques, tant de titres qui rappellent Etienne Daho, Dominique Dalcan, Katerine (mais sachant chanter), Bertrand Belin ou encore Alain Chamfort. Des références.
Et puis, de temps en temps, on s'éloigne de l'univers pop sucrée. On s'envole sur des dances floors inattendus au regard du look du monsieur. Ici ('La Rose de sang'), on est proche d'une ambiance happy house, ne manque qu'une grosse batterie et nous serions à Ibiza. Là ('Double peine'), les Pet Shop Boys ne sont pas loin. Ou encore, sur 'Très Grand Tourisme', clin d'oeil amusant au jeu vidéo Gran Turismo, ce sont les Fun Lovin' Criminals qui semblent assurer le backin' band. Et tout cela est parfait, bien assemblé, imparable.
Mais qui est donc ce miraculeux compositeur, vous dites-vous ? Et pourquoi n'en avez-vous pas entendu parler avant ? En fait, vous le connaissez forcément. Il a contribué à produire, arranger, composer, interpréter, enregistrer plus de 150 albums. Dont le premier de Valérie Lemercier, l'incontournable et unique album d'Ollano, quelqu'uns des albums de Mick Harvey, voire le plus anecdotique mais hilarant "Noël c'est formidable", du Professeur Choron et Charlie Oleg (l'organiste de Tournez manège !). Ou encore l'album chanté parlé de Michel Houellebecq, les comptines d'Etienne Charry ou encore l'électro dançante de "The Meal" de Chateau Flight.
Malheureusement, le grand public le connaît aussi, et surtout, à cause de sa participation à l'album "inventaire" de Christophe Willem... Souhaitons que désormais, il le reconnaisse par son nom, grâce à "Toutes Directions", ce nouvel album à chaudement recommander.