Can - The Lost Tapes
Groupe mythique des années 70, Can
a produit d'excellents albums de rock psychédélique. Un groupe majeur,
dont les fans cherchent encore et toujours des nouveautés. Ceux-là
seront ravis à l'écoute de ces bandes perdues. Des bribes par ci, des
bouts de morceaux par là, et quelques moments de génies. Mais pourquoi
avoir sorti un triple album alors qu'un simple aurait suffit ?
Se pose alors la question au chroniqueur : "Que dire à propos de légendes lorsqu'on est en partie déçu par ce qu'on écoute" ? Tout simplement que "The Lost Tapes" est un agglomérat un peu long de chutes de studios, de prises lives, de restes non exploités jusqu'alors. Réservé aux fans (qui seront ravis de se procurer trois nouveaux CD !). Ou à ceux qui auront envie d'explorer la vie du groupe. Et de découvrir que Can avait déjà tout inventé à l'époque, allant jusqu'à sonner comme Tricky (!) sur le morceau "EFS 108".
Liars - Wixiw
Avant d'entendre Wixiw, nous étions fan absolu d'un seul morceau des Liars, l'interminable et survitaminé "This Dust Makes That Mud". On avait connu les new-yorkais en rockers survoltés, disciples
de LCD Soundsystem version punk (c’est peu dire). On les retrouve
pour ce nouvel opus en popeux electros. Les guitares ont été
remplacées par des synthés et l’énervement a
été rangé au placard.
Le groupe, adulé de certains, jugés surfaits pour d'autres, surprend en tout cas toujours. C'est une nouvelle fois vrai avec ce sixième album, étrangement calme et électronique. Pourtant, que ce soit au sommet de l'album ("Who Is The Hunter") ou dans le très shoegaze "Wixiw", il suffirait de remplacer les claviers par des guitares saturées et on obtiendrait les premiers morceaux des regrettés Boo Radleys, dont la descendance est en partie assurée ici. Surprenants américains.
Mais pas décevants, leur nouveau disque Wixiw offrant une
grosse dizaine de titres bien fagotés et agréables à
l’écoute.
Here We Go Magic - A Different Ship
Un album en demi-teinte, à l'image de "How Do I Know", un single qui aurait bien eu besoin d'être reboosté par un Fatboy Slim, comme l'avait été le "Brimful of Asha" de Cornershop. Heureusement, surnage le splendide "Over The Ocean". La production par Nigel Godrich ne fait pas toujours des miracles...
Luke Temple et son groupe
sortent pourtant de très bons disques depuis quelques années. Que je n'ai jamais
eu la chance de chroniquer. Pas de bol, le premier pour lequel je
reçois cette mission est passable... Pour la peine, je ressors les
précédents.
Beat Assailant - B
A part lorsqu'il se prend pour une boule à facette disco ("Rain or Shine") ou qu'il intègre des influences grime ("Welcome To My World"), Beat Assailant livre un album digne d'un Gang Starr, c'est à dire du bon hip hop, mais comme on en entend depuis 20 ans maintenant. Il parait qu'avant, Beat Assailant faisait du hip hop très jazz. A explorer, donc.