Après Matthew Dear l'an dernier, c'est au tour d'Apparat de surprendre ses fans. On le savait s'éloignant de l'électro minimale très dansante qui avait fait ses premiers succès, mais de là à écrire de la musique comme celle de Krieg Und Frieden, son album paru le 18 février, il y avait un pas. Ce pas, il l'a franchi en enregistrant ce qui ne devait être qu'une musique destinée à la pièce de théâtre "War and Peace" mise en scène par Sebastian Hartmann.
On reconnaît le talent de compositeur qu'on avait tant apprécié sur Walls ou Multifunktionsebene. Mais la comparaison s'arrête là. Ici, il est question d'une musique mélangeant des sonorités très diverses et majoritairement portée sur l'exercice de la création d'ambiances éthérées, avec en points d'orgues les morceaux "44 (Noise version)" et "Blank Page", un peu faciles, ou le plus intéressant "Tod" (qu'un My Bloody Valentine ne renierait pas).
Allant sur des terres inexplorées avec "K&F Thema (Pizzicato)", l'Allemand sonne d'abord comme un Ballaké Sissoko et sa kora. Puis, au cours du morceau, il passe par une comptine enfantine, pour finir dans une envolée de violons du plus bel effet. Sur "Austerlitz", la douce mais puissante montée du morceau rappelle son compatriote Get Well Soon, expert en la matière. Autant de belles surprises.
Si, en achetant ce nouvel opus d'Apparat, vous aviez l'intention d'animer vos soirées, vous faites fausse route. Par contre, si votre intention était de vous procurer une excellente bande originale pour vos fins de nuits d'hiver, vous êtes en plein dedans et serez comblé.