Ayant fait mes premiers pas musicaux autonomes dans les années 80 (avant, c'était papa - maman qui choisissaient la musique, essentiellement du classique et du jazz), je suis parfois amusé et souvent horrifié par le retour en force de cette époque dans les disques qui sortent depuis deux ou trois ans. Encore dernièrement, j'ai été sollicité pour donner mon avis sur les disques de vieilles gloires revenantes ou de jeunes pousses prometteuses mais déjà si nostalgiques. Revue d'effectif.
Tout a commencé avec le retour d'Orchestral Manoeuvre In The Dark. Groupe majeur dès la fin des années 70, OMD a marqué les esprits en étant parmi les premiers à faire de la musique électronique, uniquement composée sur des synthétiseurs. A l'époque très novateurs, dans la lignée des géniaux Kraftwerk (eux aussi toujours en exercice), OMD est désormais mainstream, notamment parce que chaque client de la Banque Nationale de Paris connaît par coeur l'un de leurs hymnes, devenus bande passante d'attente au standard...
Comme tout groupe qui traverse le temps, Orchestral Manoeuvre In The Dark n'a pas sorti que des bons disques. Et puis, l'un des deux membres s'était éloigné, laissant le second aux commandes. Les voici à nouveau réunis pour un nouvel album intitulé "English Electric". Réentendre OMD, même version 2013, m'a renvoyé à mes premiers émois pop. A quelques moderneries près, cet album aurait pu être écrit en 1984. Et ce n'est pas désagréable de retrouver un vieil amour (j'avais presque tous leurs 45 tours, un objet que les plus jeunes ne connaissent pas). Même si le monde n'avance pas grâce à cela.
Alors, que dire de la progression lorsqu'on entend un Sans Sebastien produire un cinq titres qui sonne exactement comme Etienne Daho en 1985 ? Lio n'est pas loin non plus (et on oublie qu'elle a été l'une des premières à faire ce qu'on qualifie aujourd'hui d'electro-pop. Mais elle, c'était en 1980 !). Le tout se tient parfaitement, reconnaissons-le. A recommander à tous les nostalgiques, qui pensent que plus rien de bon n'est paru depuis 1986.
Et ne parlons pas des très énervants Lescop ou Aline, que toute la critique encense, heureuse qu'elle est de voir enfin reconnu son mauvais goût d'il y a trente ans. De mon côté, pas du tout triste que le temps ait passé, j'ai tourné la page. Mes oreilles également.