La triste et lente dégringolade de la participation à l'élection européenne (le 25 mai prochain) me chagrine.
Pourtant, c'est à Bruxelles et Strasbourg (car le Parlement a deux sièges) que se décide une immense majorité des textes de Lois qui régissent nos vies. Sur la construction d'un marché unique, avant tout, mais aussi sur des normes sociales ou environnementales. La construction de l'Europe, pour difficile qu'elle soit, ressemble à celle de la France au cours des siècles : comment réunir des Régions aux cultures différentes, aux langues multiples, aux traditions séculaires, tout en tentant de ne laisser personne au bord du chemin ?
Et ces Lois sont discutées par l'un des rares Parlement ouverts, sans majorité contre opposition, où de multiples cultures se cotoient et tentent de se construire un monde commun, de paix et d'échanges (commerciaux, mais aussi culturels ou amoureux).
Ce Parlement, j'y ai travaillé pendant quatre ans. Quatre années où j'ai vu comment se construisait l'Europe, loin des stéréotypes de technocrates aux idées courtes. Non, au Parlement européen, les majorités se font et se défont, en fonction des sujets, en fonction des cultures, en fonction des actualités de chacun des 28 pays membres de l'Union européenne.
Alors, évidemment, on peut souhaiter une autre Europe. Car celle que nous avons n'est pas idéale. Mais ce n'est pas en s'abstenant de choisir nos représentants au Parlement européen que nous allons réorienter l'Europe. Ni en votant pour des partis qui veulent nous éloigner d'elle. Cette hypothèse m'effraie plus que tout : comment la France seule, avec ses 66 millions d'habitants, pourrait-elle lutter à armes égales avec les trois blocs qui comptent aujourd'hui (Chine, 1,351 milliard; Inde, 1,237 milliard; USA, 314 millions d'habitants) ? Non, il faudra forcément passer par un regroupement supranational, par exemple, l'Europe et ses 511 millions d'habitants. A nous de choisir les bons Députés européens pour continuer, réorienter et réussir, ce pari démocratique historique !