La concertation pour le prolongement de la ligne 14 au nord de Paris ainsi que la création des lignes 16 et 17 dans le même périmètre a commencé le 13 octobre. Selon moi, ces projets sont une nouvelle gabegie financière pour toujours autant de congestion.
L'argument majeur pour les construire, c'est de "constitue[r] une rocade proche de Paris, permettant de désaturer les réseaux de transport en commun en cœur d’agglomération". Très proches des arguments qui ont été utilisés pour la construction de la ligne 14 dans Paris (dé-saturer la ligne 1 et le RER A), ou les tramways des maréchaux. Ce dernier avait au moins le mérite de prendre sur la place dévolue à la voiture, diminuant ainsi la pollution urbaine. De manière marginale, mais c'est toujours ça. Mais, sur les lignes 1, 14 et RER A ou sur le tramway, après quelques années d'exploitation, force est de constater qu'il y a juste plus de voyageurs qu'avant, qui, en plus, parcourent de plus grandes distances. L'exact inverse de l'objectif affiché au moment des concertations publiques...
Les métros du Grand Paris, eux, doivent être construits en souterrain. Ce qui ne permettra donc pas d'empiéter sur l'immensité du territoire consacré aux voitures et camions... Et, d'un point de vue budgétaire, mettre les trains en souterrain, c'est multiplier le coût de revient. Or, à l'heure où les caisses sont vides, ce n'est pas très malin. Enfin, l'humain n'est pas un ver de terre ou une taupe, et n'a pas vocation à passer des heures sous terre tous les jours... http://ow.ly/CAqc3
Sans parler du fait que les pouvoirs publics dessinent des lignes de métros rapides, traversant la région, en promettant la fin des congestions, des problèmes d'exploitations et de saturations des trains, perpétuant des mythes qui servent depuis 40 ans, et dont on sait qu'ils ne correspondent pas à la réalité. Tout cela dans l'objectif de répondre à un problème de disponibilité de logements et de bassins d'emplois qui sont trop éloignés de là où résident les Franciliens. Même si cela n'a jamais marché, les pouvoirs publics tentent une nouvelle fois de répondre à un problème de manque de logements et d'aménagement du territoire par le développement de transports...
Non, décidément, ce dont ont besoin les Franciliens, c'est de proximité et de lenteur. Proximité entre lieu d'habitation et lieu de travail, de loisirs et de ravitaillement. Pour perdre moins de temps dans les transports, qu'ils soient en voiture ou en transports en commun. Et pour augmenter leur pouvoir d'achat en diminuant le coût de leurs déplacements. Lenteur urbaine, qui permette à tous de se déplacer, et pas uniquement à ceux qui sont motorisés de le faire, au détriment des autres.
Poussons les décideurs politiques et économiques à penser les proximités et la lenteur, plutôt qu'à creuser des trous pour faire passer des petits trains !
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