
TÉMOIGNAGE : Ludovic Bu, habitant du Blanc-Mesnil
Moins de vingt minutes entre les stations RER du Blanc-Mesnil et de Châtelet les Halles, à Paris.
Cette proximité a incité Ludovic Bu, directeur commercial dans la
capitale à acheter une maison en Seine-Saint-Denis, il y a deux ans…
« J’ai vite déchanté et je me suis rendu compte, qu’au premier incident
sur la ligne B, les arrêts du Blanc-Mesnil et de Drancy sautaient. »
Ces contraintes aboutissent à des situations ubuesques. « Sur les
quais, les voyageurs excédés vont jusqu’à négocier avec les cheminots et
aller voir en cabine les conducteurs des rames pour leur demander de
desservir Drancy et Le Blanc-Mesnil », raconte le directeur commercial.
Un carnet de bord des retards
Ces problèmes peuvent avoir des conséquences graves. « Il y a des
gens qui ont des retenues sur salaire, à cause de leurs retards
répétés », souligne-t-il.
Désormais, Ludovic Bu organise la résistance, tient un carnet de bord
et se prépare à monter un collectif d’usagers. Selon ses notes, 66% des
trains qu’il a pris en février ont soit eu du retard, soit ont été
supprimés. « Le plus éreintant est qu’on n’a pas d’infos fiables,
regrette Ludovic Bu. On ne sait pas si l’on va attendre dix minutes ou
deux heures. On est considéré comme du bétail. » Pour cet habitant
du Blanc-Mesnil, le premier effort de la SNCF doit passer par la communication.